Le maintien des services publics en milieu rural constitue un enjeu évident pour l'aménagement du territoire : pour s'en convaincre, il suffit de songer, par exemple, à l'importance du bureau de poste, de l'école ou de la gare pour la vie d'une commune rurale. Dans une optique différente, mais en référence au même principe général de l'égal accès de tous aux services publics, la présence des services publics dans les quartiers urbains en difficulté appara\ⁱt comme une des questions majeures de la politique de la ville. Pourtant, pour des raisons de gestion, il est difficile d'imposer à chaque organisme, administration, établissement public ou entreprise publique, en charge d'un service public, de maintenir ou de créer une structure sur chaque parcelle du territoire national. Si une solution d'attente a pu être trouvée avec le \guillemotleftmoratoire sur les services publics\guillemotright, il convient de réfléchir aux implications d'une solution plus radicale au problème : celle de l'organisation de la polyvalence dans les services publics. En effet la décision, en date du 29 mai 1996, du commissariat à la réforme de l'État (CRE) d'expérimenter des maisons des services publics dans différents départements et l'adoption par le conseil des ministres du 1 1 septembre 1996 du projet de loi relatif aux maisons des services publics confirment la volonté du gouvernement de rechercher une solution au problème du retrait des services publics dans certaines zones du territoire. Un nouveau projet de loi, proche de l'ancien adopté seulement par le Sénat en première lecture, est actuellement en préparation. Mais ce volontarisme ambitieux de l'État (I.) ne dispense pas d'une réflexion sur les difficultés d'une gestion cohérente des services publics sur le territoire (II)