Depuis 1896, sous l’influence d’enjeux politiques, médiatiques et financiers, les jeux olympiques n’ont cessé de croître au point d’être aujourd’hui devenus l’une des manifestations sportives mondialisées les plus influentes (Chamerois, 2002). Organisation plutôt intimiste au départ, ils relèvent désormais de véritables stratégies d’urbanisation, plus ou moins pertinentes pour les villes hôtes (Essex & Chalkley, 1998 ; Liao & Pitts, 2006 ; Kassens, 2009). De ce point de vue, en rupture avec le souvenir laissé par l’édition de 1936, les Jeux de Munich (1972) s’engagent dans une spectacularisation de l’évènement et poussent à la réalisation de structures architecturales remarquables. Ce sont des projets tout aussi ambitieux que portent les candidatures de Montréal (1976) et de Moscou (1980), avec pour corollaire des impacts financiers lourds de conséquences pour les populations. Face à cette escalade et aux difficultés que soulèvent l’organisation et le déroulement des compétitions sportives internationales dans les décennies 1970-1980, une proposition française émerge dans le but de soulager matériellement la ville d’accueil. L’idée est alors émise d’implanter un centre olympique permanent et original, entièrement dédié à l’organisation des Jeux. À partir d’une analyse des fonds d’archives privées de Jean-François Brisson, journaliste sensible à la cause du sport auprès de l’UNESCO et du CNOSF, et porteur de ce projet durant une trentaine d’années, cet article s’inscrit dans la session dédiée aux espaces de célébration. Il se propose de faire le point sur les tenants et aboutissants liés à cette proposition qui, à l’aube des Jeux de Los Angeles (1984), tente de limiter les dérives financières inhérentes à la construction des infrastructures olympiques.

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