Les niveaux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère continuent d'augmenter chaque année, et malgré l'adoption de l'accord de Paris, on ne peut s'attendre à une baisse significative de la tendance dans un proche avenir. On peut donc légitimement s'interroger sur l'efficacité du système de gouvernance actuel, notamment sur l'interaction entre science et politique. La stratégie adoptée par la CCNUCC à Paris contraste avec celle retenue à Kyoto, car elle soutient une dynamique plus ascendante. Son succès dépendra beaucoup de la capacité des acteurs à se mobiliser sur les questions climatiques et à trouver des moyens de travailler ensemble. L'expertise scientifique a un rôle clé à jouer à cet égard. Ce document est une réflexion menée par l'Association française pour la prévention des catastrophes naturelles sur la façon dont le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat pourrait évoluer afin d'accompagner utilement cette stratégie. Introduire plus de réflexivité dans le processus d'évaluation et élargir les aspects de l'expertise à une gamme d'acteurs plus diversifiée et transdisciplinaire pourrait améliorer le traitement des incertitudes, les interactions multi-échelles et l'appropriation des expertises, ainsi que l'intégration des politiques d'adaptation et d'atténuation. En termes pratiques, cela pourrait impliquer davantage de groupes de travail, qui pourraient devenir plus ciblés, en rédigeant des rapports plus courts mais plus fréquents, et en tenant compte de la littérature d'experts "grise". La mise en oeuvre d'une telle approche mérite un examen plus approfondi, car ces améliorations pourraient aider à relever les défis de la gouvernance en matière de changement climatique.