Ce travail explore la réalisation des liaisons dans un parler spontané familier. En partant du constat que dans la parole familière les prononciations s'écartent souvent de leur forme canonique complète, et que l'on peut observer un taux de réduction temporelle plus élevé qu'en parole lue ou préparée, nous faisons l'hypothèse que le nombre de liaisons réalisées se trouve diminué dans ce type de parole. Nous mesurons les taux de réalisation des liaisons à laide d'alignements automatiques où nous proposons qu'une consonne de liaison peut apparaître devant un mot commençant par (semi)-voyelle. Le corpus utilisé est le corpus NCCFr (Nijmegen Corpus of Casual French) qui comprend 46 locuteurs (jeunes) et plus de 30 heures de parole. Les taux de réalisation sont mesurés pour les consonnes de liaison les plus fréquentes (/z/,/n/ et /t/) et dans des sites de liaison potentielle classés selon que la liaison y est obligatoire, facultative ou interdite. Nous proposons également une étude originale des taux de réalisation des liaisons en fonction dune mesure de débit de parole et en fonction du locuteur.