La figure de Nicolas Perrenot est presque systématiquement évoquée en ministre de l'empereur Charles Quint. Celle de son fils Antoine fut d'abord étudiée dans son rôle de serviteur de l'empire puis de la monarchie hispanique et, dans un second temps, en humaniste et mécène de la Renaissance. Cette séparation des rôles à laquelle nous sommes habitués peut être un obstacle à la compréhension de personnages difficiles à cerner tant ils ont laissé peu de témoignages personnels. On tentera ici de tisser des liens entre ces deux champs d'activité car la culture classique peut aussi constituer une des bases ou étapes de l'exercice politique et les activités qui s'inscrivent dans le champ culturel ne sont jamais détachées des intérêts majeurs, à tel point nous semble-t-il, que pour Antoine au moins, nous avons peut-être davantage affaire à une politique culturelle s'appuyant sur la fiabilité des exemples du passé, malgré l'apparent anachronisme de la formule, plutôt qu'à un mécénat.