La création de cartes de bruit de trafic en ville, imposée par la directive européenne 2002/49/EC, est issue d'un processus de simulation basé sur un modèle du tissu urbain et des outils de propagation acoustiques. Ces cartes sont purement prédictives et ne sont disponibles que pour des échelles de temps très larges, ce qui ne permet pas de rendre compte correctement de l'évolution permanente du trafic routier. Le déploiement actuel de réseaux de capteurs acoustiques en ville, dans le cadre des « Smart Cities », est l'opportunité d'améliorer ces cartes en complétant les données simulées par des données mesurées in situ. L'utilisation d'une méthode de séparation de sources est néanmoins nécessaire pour extraire des enregistrements la composante signal « trafic » des autres sources sonores présentes en ville. La méthode retenue ici pour ce faire est la Factorisation en Matrices Non-Négatives (NMF) qui présente l'avantage de prendre en compte naturellement le recouvrement des nombreuses sources sonores qui composent l'environnement sonore urbain. Une fois ce signal trafic extrait, son niveau sonore peut être estimé. La méthode est testée sur un ensemble de scènes sonores simulées générées à partir d'annotations d'enregistrements faits en ville. Cette approche permet de disposer d'une mesure étalon qui est comparée aux estimations générées par différentes configurations de la NMF. Les résultats obtenus montrent que la méthode NMF offre de meilleurs résultats que des approches de références basées sur des filtres et peut faire l'objet d'une implantation future au sein de réseaux de capteurs intelligents.