Les textes de Tacite, Plutarque et Clément d’Alexandrie invoqués pour soutenir la soi-disant création du dieu Sarapis par Ptolémée Ier (voire Ptolémée II) ne résistent pas à une analyse critique. Ce ne sont que des fables inspirées par un texte perdu, peut-être dû au prêtre égyptien Chaeremon, et destinées à légitimer la prise de pouvoir par Vespasien, en 69 p.C., par le biais d’un parallèle antique et vénérable. En fait, le dieu Sarapis est né sans doute au Ve siècle a.C., à Memphis, d’une interpretatio graeca d’Osiris-Apis, l’un des dieux principaux de l’ancienne capitale des Pharaons. Son iconographie originelle est celle d’un bovin, parfois anthropomorphisé. S’il y eut création, c’est celle de son image hellénisée, au début du IIIe siècle a.C., lorsque l’un des premiers souverains lagides, Ptolémée Philadelphe ou Ptolémée Évergète décida de faire du Sarapis hellénisé à la fois la divinité tutélaire de sa capitale Alexandrie mais aussi, associé à Isis et accompagné de leur fils Harpocrate, une triade divine protectrice et inspiratrice du couple royal .