Depuis Vespasien jusqu’aux ultimes frappes païennes des dernières années du IVe siècle, les émissions impériales à types isiaques ont accompagné pratiquement tout le principat, quoique d’une façon discontinue. Les hiatus comme les périodes plus fastes renvoient le plus souvent à des réalités politiques et religieuses très précises : dédicace de l’Iseum Campense, restauration des sanctuaires de Rome après l’incendie de 80, voyage d’Hadrien en Égypte, identification de Faustine Mineure à Isis, dévotions de Commode, Caracalla et Gallien pour le couple isiaque, tutelle de Sarapis sur le commerce fluvial rhénan ou encore mobilisation de Sarapis dans la lutte de Maximin Daia contre Constantin. Après un long intermède, Dioclétien réintroduit des types isiaques dans le programme de l’atelier romain avec les émissions destinées aux libéralités des Vota publica du 3 janvier, qui s’étendent sur plus d’un siècle. Les multiples types isiaques ornant les revers de ces monnaies, qu’il s’agisse d’Isis ou de Sarapis navigantes, d’Anubis tenant la palme et le caducée, d’Isis-Sothis chevauchant le chien, d’Isis et Nephthys revivifiant Osiris, ou encore d’Isis allaitant Harpocrate, se rattachent tous à la thématique des vœux du Nouvel An (santé, paix, nourriture, prospérité, naissance), ainsi placés sous les auspices de Sarapis et d’Isis Pharia, protectrice de la flotte frumentaire qui apporte l’annone à Rome. Avec Gratien disparaît l’association du portrait de l’Empereur et d’un type isiaque, laissant place aux émissions dites “anonymes”, pour plus d’une décennie, sans doute jusqu’à la défaite d’Eugène en 394.