Pour retracer l’histoire des cultes isiaques dans ces régions de Grèce, on dispose seulement de 23 inscriptions (dont 16 actes d’affranchissement) et un passage de Pausanias. Les plus anciens documents datés remontent au IIe s. av. J.-C. La fin du Ier s. de notre ère semble marquer le déclin des sanctuaires isiaques et il faut attendre Trajan et Hadrien pour retrouver Isis et Sérapis dans la documentation, dont ils disparaissent ensuite. Égyptiens, mais aussi Grecs, ont joué un rôle dans la diffusion isiaque en Méditerranée orientale, au moins aux IIIe et IIe s. av. J.-C. Deux dédicaces (Hyampolis et Ambryssos) montrent que les sanctuaires abritaient la triade « canonique »de Sérapis, Isis et Anubis, même si la majorité des textes mentionnent le seul Sérapis. Elles nous apprennent aussi que les embellissements et agrandissements des sanctuaires sont dus à la générosité des fidèles. Peu de choses sont connues sur les desservants, mais les prêtres paraissent investis d’une charge annuelle, comme ailleurs en Grèce. Plusieurs documents évoquent l’aspect bien connu d’Isis maîtresse des naissances et protectrice des enfants. Enfin, le texte de Pausanias (X, 32, 13-18) est précieux car il signale l’existence d’un temple d’Isis à Tithorea et décrit certaines de ses festivités, avec une coloration exotique empruntée à des éléments égyptiens.