En 1989, Jean-Claude Risset est invité au Media Lab du M.I.T. en tant que compositeur en résidence. Il élabore un dispositif réactif autour d'un piano reproducteur Disklavier commercialisé par la firme Yamaha. Avec cette gamme de piano, Yamaha effectuait une mise à jour au standard de la fin du XX e siècle du piano dit mécanique. Les pianos mécaniques génèrent de la musique automatiquement et ils ont bénéficié d'une grande popularité au début du XX e siècle. Le piano reproducteur est quant à lui capable d'enregistrer l'exécution d'une pièce en temps réel et de la reproduire fidèlement. Jean-Claude Risset a détourné la fonction de ce piano reproducteur pour construire un instrument augmenté et compose avec celui-ci une série de pièces qu'il intitule Huit esquisses en duo pour un pianiste. Dans cet article, nous retraçons les différents développements que nous avons réalisés autour des pièces composées par Jean-Claude Risset durant cette résidence. Nous étudierons en premier l'augmentation instrumentale établie par Jean-Claude Risset pour personnaliser et varier les réponses de son automate suivant les particularités d'une interprétation. Puis, nous relaterons notre appropriation de l'augmentation de son instrument.