Cet article s'inscrit dans la Controverse "Quotas en tout genre" de la revue Travail, genre et sociétés. Dans le syndicalisme comme dans les autres sphères de la vie politique ou économique, la question des quotas reste très controversée. Les arguments en faveur de ces mesures d’action positive insistent sur la possibilité qu’elles offrent de traiter la question des discriminations à l’échelle d’un groupe et pas seulement d’un individu. Elles favoriseraient par ailleurs l’inscription des questions femmes – inégalités – discriminations au centre de l’agenda syndical, que ces dossiers soient perçus comme légitimes ou prioritaires mais également un changement d’image permettant de rendre les syndicats plus attractifs auprès des femmes, et de syndiquer dans les secteurs tertiaires créateurs d’emplois. Si la question des quotas fait son chemin au niveau des instances dirigeantes des syndicats , les syndicats se révèlent beaucoup plus réticents à l’introduction de la parité dans d’autres types d’instances, malgré l’impulsion du législateur. Cette résistance peut s’expliquer pour certains par une faible conscience ou même un déni de la réalité des inégalités sexuées. D’autres types de facteurs jouent dans ce blocage comme le fait de voir l’État s’immiscer dans les prérogatives des syndicats, ou l'absence de protection des femmes syndicalistes de proximité contre la répression syndicale et la précarité de l’emploi fortes dans les métiers à prédominance féminine. L’exigence de représentativité équilibrée dans la représentation des salarié-e-s doit donc être accompagnée de mesures nouvelles de protections individuelles sur la durée des représentantes et négociatrices syndicales.