Du projet de « faire bon usage de l'électricité » à sa mise en oeuvre, il n'y a pas seulement un décalage dans le temps. Il y a dés l'amont, un certain nombre d'acteurs bien différents qui discutent et négocient autour des enjeux et des modalités des politiques de MDE, des technologies, des réglementations ou des dispositifs incitatifs. Puis, tout au long de leur mise en agenda, une série d'acteurs intermédiaires interviennent, supposés traduire les enjeux et les diffuser via un certain nombre d'outils (communication, sensibilisation, formation, équipements). Au final, lors de la mise en application concrète, ce sont les consommateurs qui, à travers la manière dont ils s'équipent et les usages qu'ils font de l'électricité, vont conditionner l'échec ou la réussite du projet initial. Rapidement on constate l'illusion récurrente qu'il suffit d'introduire une technologie nouvelle moins énergivore, ou une information spécifique (étiquette énergie, prescription), voire une réglementation plus sévère (RT2012 par exemple), pour que le public final (consommateurs, mais aussi professionnels du bâtiment, décideurs politiques au niveau local…) s'en empare, la fasse sienne et l'adopte, engendrant alors les changements attendus.