Human ecodynamics in the Mangareva Islands: a stratified sequence from Nenega-Iti Rock Shelter (site AGA-3, Agakauitai Island)
Résumé
The Gambier Islands (French Polynesia) are noted for their extreme deforestation and low biodiversity in the post-European contact period. We report on the archaeological and palaeoecological investigation of a stratified rock shelter (site AGA-3) on Agakauitai Island, revealing a sequence of environmental transformation following Polynesian colonisation of the archipelago. Radiocarbon dates indicate use of the rock shelter from the 13th to the mid-17th centuries, followed by a sterile depositional hiatus, and then final early post-contact use (late 18th to early 19th century). Zooarchaeological analysis of faunal remains indicates rapid declines in local populations of seabirds, especially procellariids, as well as later increases in numbers of the introduced, commensal Pacific rat (Rattus exulans). Macro- and micro-botanical evidence documents transformation of the island's flora from indigenous forest to one dominated by economic plants and fire-resistant taxa. A multi-causal model of dynamic interactions, including nutrient depletion due to seabird loss, most likely accounts for this dramatic ecological transformation.
Les îles de l'archipel des Gambier, en Polynésie française, sont notamment connues pour leur déforestation extrême et leur faible biodiversité dont témoignaient déjà les écrits des premiers occidentaux. Nous présentons ici les résultats d'un projet de recherche portant sur l'étude archéologique et paléoécologique d'un abri-sous-roche stratifié (site AGA-3) sur l'île d'Agakauitai. Nos travaux démontrent une séquence de transformations environnementales qui débutèrent immédiatement après la colonisation Polynésienne de l'archipel. Les datations radiocarbone indiquent que cet abri fut utilisé continuellement entre le 13ème et le milieu du 17ème siècle AD. Suite à une interruption de l'occupation marquée par un dépôt stérile, l'abri est finalement réutilisé au cours de la période post-européenne (fin 18ème – début 19ème siècle). L'analyse zooarchéologique des restes fauniques démontre un rapide déclin des populations locales d'oiseaux marins, en particulier les procellariidés, ainsi qu'une augmentation plus tardive du nombre de restes de rat Pacifique (Rattus exulans), une espèce commensale introduite par les Polynésiens. L'étude des restes micro- et macrobotaniques documente également la transformation de la flore de l'île en démontrant une évolution du couvert végétal passant d'une forêt indigène à un environnement dominé par les plantes à valeur économique ainsi que des taxons résistants au feu. Le modèle d'interactions dynamiques à plusieurs facteurs ici proposé, intégrant notamment la perte de nutriments consécutive à la disparition des oiseaux marins, constitue à présent l'explication la plus plausible à cette dramatique transformation écologique.