La tendance spontanée est d'opposer réalisme politique et droit. La politique et le droit obéissent à des rationalités différentes qui ne s'accordent pas nécessairement et peuvent même entrer en conflit, le droit apparaissant alors comme un obstacle à la mise en oeuvre d'une politique réaliste. Dans le domaine de l'immigration, en particulier, le souci du respect du droit (et des droits) est plus volontiers mis en avant par les défenseurs des étrangers que par ceux qui ont en charge la politique d'immigration. Comme, par ailleurs, les défenseurs des étrangers prétendre en même temps défendre des valeurs clairement affichées, ceci contribue, dans l'opposition classique entre réalisme et idéalisme, à placer le droit du côté de l'idéalisme. Mais le droit est tout aussi ambivalent que la politique : l'une comme l'autre peuvent être dictés par des préoccupations réalistes tout comme ils peuvent concourir à la mise en oeuvre d'idéaux, de valeurs, d'une éthique.