" Petite enquête sur le désir contemporain de spectralité "
Résumé
Partons de ce diagnostic un peu inquiétant : notre monde serait hanté par des absences (les images ou les spectres) plus présentes que les présences mêmes. Ce qui existe à l'état de virtualité, de signe, d'être désincarné semble plus consistant que ce qui se donne sous les espèces d'un corps, à un moment déterminé de l'espace et du temps. Comment comprendre que la fiction et la pensée françaises fassent si bon accueil à la figure du spectre ? Quels affects, quelles croyances, notre époque investit-elle dans ses fantômes, qui sont ses créatures ? Quel jeu de forces leur donne cette extraordinaire emprise sur nous-mêmes ? Quels affects, quelles croyances, notre époque investit-elle dans ses fantômes, qui sont ses créatures ? Quel jeu de forces les fait se mouvoir et leur donne cette extraordinaire emprise sur nous-mêmes ? Pour répondre à ces questions, l'enquête commence par interroger un « classique » du genre, Le Horla de Maupassant, avant de traquer les différences notionnelles entre ces trois synonymes : spectre, fantôme, revenant. C'est enfin vers les méditations (littéraires et philosophiques) de Derrida, Modiano et Agamben qu'on se tournera pour assigner au spectre sa juste place : contrairement au sphinx, le spectre contemporain interroge, inquiète, mais ne prétend pas détenir de réponse ; c'est en cela qu'il peut nous émouvoir.
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