Le lien entre la sécurité et le développement semble être évident. Les interactions réciproques entre ces deux composantes paraissent d’ailleurs peu contestables. Indubitablement elles se renforcent mutuellement et sont corrélées. Montesquieu parlant du doux commerce, vantait déjà ses mérites dont l’effet naturel était de porter à la paix (De l’esprit des lois). C’est sous doute pour cette raison, parce que cette relation semble évidente, qu’on l’étudie peu en droit international. Les apparences sont pourtant trompeuses. Cette corrélation que certains États ont pu présenter comme un lien de causalité établi de manière schématique et dogmatique, une relation causale incontestée fonctionnant dans les deux sens, nous pousse à nous interroger. La sécurité apporte-t-elle systématiquement le développement, le développement permet-il automatiquement l’instauration de la sécurité ? Une absence de redistribution équitable des richesses au sein de la population peut très bien alimenter des rancœurs et créer un terreau fertile à l’implantation du terrorisme et de la violence de manière générale (instabilité par un soulèvement populaire). A l’inverse, l’absence de sécurité entraîne-t-elle à coup sûr le sous-développement, et le sous-développement entraîne-t-il inexorablement l’insécurité ? On peut en douter. Tous les États pauvres ne sont pas automatiquement frappés par le terrorisme.