Mendiants et personnages de rue dans la peinture chinoise : un ensemble de quatre rouleaux des Ming et des Qing
Résumé
From the Ming dynasty onwards, we see paintings associated with the genre known as Liumin tu (Wandering People) representing beggars and street characters in constituted groups. Thendifferent existing pictorial presentations of these characters, offer contrasting images of them.nSome paintings aim at criticizing the government’s ineffectiveness in providing for people’s needs. Other works portray these lower class figures not in a disturbing or very moving way, but in comic or picaresque situations which show them as more funny than pitiable. This paper examines precisely this latter type of paintings through the analysis of a family of four handscrolls of the same subject, produced in all likelihood during the Ming and Qing dynasties. After proposing an iconographic interpretation of this ensemble by comparing it to works of the same period, we argue that according to the analysis of a colophon appended to one of the scrolls, images of this kind could have been intended as social satire targeting the educated elite, in particular those literati who came to terms with Confucian values to improve their wealth and position.
À partir de l’époque Ming, des peintures se rattachant au genre des Liumin tu (Les Errants), présentent des mendiants et autres personnages de rue en groupes constitués. Certaines se présentent comme des critiques d’un gouvernement incapable de pourvoir aux besoins fondamentaux du peuple. D’autres mettent en scène des chemineaux hauts en couleur, souvent dépeints dans des situations comiques et grotesques qui semblent vouloir susciter plus le rire que la pitié. C’est précisément à ce dernier type que nous nous intéressons dans cet article, en étudiant un ensemble de quatre rouleaux réalisés selon toute vraisemblance aux époques Ming et Qing et déclinant le même thème. Après en avoir proposé une première interprétation iconographique grâce à la comparaison avec d’autres œuvres produites aux mêmes époques, la lecture et l’analyse d’une postface accompagnant l’une des peintures nous permettent d’envisager ces rouleaux comme des parodies de lettrés qui s’arrangent avec la morale confucéenne pour acquérir richesse et honneurs.
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