En droit français, le Blanc cesse d'être une catégorie juridique en 1833, avec la fin du « préjugé de couleur », cette législation raciale propre aux colonies esclavagistes. Par contre, dans le second Empire colonial, la race est très présente dans les têtes, mais peu présente dans le droit : la frontière entre Français et indigènes repose sur le droit de la nationalité. Une « question de métis » entre « Blancs » et indigènes « de couleur » n'en apparaitra pas moins. Pourtant, les enfants issus d'unions mixtes franco-indigènes, légitimes et naturels reconnus, voient leur statut varier en fonction de principes hiérarchiques qui n'ont rien de raciaux. C'est quand le père français ne reconnaît pas l'enfant que l'on bascule dans une logique où l'ascendance blanche entraine la nationalité française. Le législateur colonial a alors recours au critère de l'apparence physique, de manière plus ou moins en explicite : en Indochine, où l'on se réfère à la « race française » ou au «Français », ce critère résulte d'un consensus interprétatif ; en Afrique noire et à Madagascar, où l'on se réfère à l' « origine française ou étrangère de souche européenne », ce critère est en principe limité aux pères étrangers à cause des Français « de couleur ». Cette approche faisant dépendre le statut juridique de la race montre ainsi ses limites et restera limitée aux enfants de parents inconnus...