De manière simple voire un peu simpliste, on pourrait opposer deux mondes. Dans (l’ancien) monde scolaire et universitaire, il s’agit d’abord d’enseigner et d’apprendre des contenus et des méthodes en référence à des savoirs académiques et au sein de disciplines relativement cloisonnées. Dans le (nouveau) monde géo-numérique, la visualisation et le traitement de données spatiales géoréférencées n’appartient plus seulement aux géographes, elle concerne toutes les disciplines. L’enjeu serait davantage d’éduquer et de former à des compétences transversales dans la perspective de préparer le (futur) citoyen dans sa vie sociale et professionnelle. Mais comme chacun sait, l’Ancien et le Nouveau Monde ont toujours coexisté. L’objectif n’est donc pas de les opposer mais de s’interroger sur le potentiel pédagogique et didactique de ces outils (géo)numériques. Cette conférence rappelle d’abord la diversité des outils géomatiques mobilisés dans le domaine de l’éducation : des globes virtuels aux systèmes d’information géographique (SIG) en passant par les outils de géolocalisation (GPS, jeux géolocalisés), les outils de télédétection, les logiciels d’imagerie numérique (en 2 ou 3 dimensions). Puis sont montrés et interrogés les cadres d’usage ainsi que les méthodes d’apprentissage qui peuvent être implémentées dans ces outils, à partir de travaux de recherche que nous avons pu conduire dans l’enseignement de la géographie. Enfin nous traiterons des géo-compétences (geo-capabilities) qu’il convient de maîtriser. Nous abordons enfin la question des référentiels de compétences, sur lesquels on peut s’appuyer ou qu’il faudrait élaborer, à partir de l’approche par compétences qui s’impose aujourd’hui dans le domaine de l’éducation et de la formation.