INTERNATIONALISATION ET RISQUE SPÉCIFIQUE D'ENTREPRISE : L'EFFET MÉDIATEUR DES PRATIQUES MANAGÉRIALES DANS LES PME
Résumé
L'internationalisation est souvent associée à une prise de risque importante pour la firme. De nombreux travaux ont porté sur la performance de l'internationalisation mais celle-ci n'est généralement appréciée qu'au travers des résultats de l'entreprise en termes de taux d'export, degré de diversification internationale ou de profit et rarement par le risque qu'elle lui fait prendre (Majocchi et Zucchella, 2003). Or, la volatilité des résultats, une des mesures du risque spécifique d'entreprise, pourrait atténuer l'intérêt d'une stratégie d'internationalisation pourtant profitable. Nous proposons d'étudier l'impact de l'engagement à l'international sur ce risque spécifique d'entreprise, définissant ainsi un « Risque Spécifique d'Internationalisation » (RSI). En outre, si l'importance des ressources et des capacités dynamiques (Raymond et St Pierre, 2011) a été soulignée dans le processus d'engagement à l'international, peu de travaux ont examiné comment celles-ci pouvaient influencer ce RSI. Il est ici examiné l'impact du degré d'alignement de pratiques managériales dédiées à l'international sur ce RSI. A partir du test d'un modèle explicatif du RSI sur 535 PME, nous montrons que les pratiques liées à la gestion des ressources humaines et à la chaîne logistique jouent un rôle médiateur dans le lien positif et significatif [Internationalisation-risque spécifique]. L'intérêt de cette recherche est de proposer aux différentes parties prenantes de la PME (Miller et Bromiley, 1990, Freeman, 1994 ; Gupta et al., 2014), une approche plus complète du risque d'internationalisation que la seule prise en compte du risque systématique ou risque « pays ».