La question environnementale est de plus en plus prégnante sur la scène publique. Elle occupe une place particulière depuis la montée en puissance des mouvements écologistes dans les années 1970. Elle a été renforcée ensuite par la notion de développement durable qui intègre une dimension environnementale, garante de l’équilibre du système. Un siècle plus tôt, les pionniers des activités physiques de pleine nature se sont déjà interrogés sur les effets néfastes de certaines pratiques et les mesures de protection qui pouvaient être mise en œuvre. L’objet de cette communication est de mettre en évidence comment ont émergé ces questionnements et quelles ont été les réponses proposées et/ou mises en œuvre pour assurer une gestion du milieu naturel susceptible d’assurer la pérennité des ressources, notamment pour la pratique des activités physiques. En premier lieu, il est important de souligner les traditions scientifiques existant dans la plupart de ces activités qui confèrent à leurs pratiquants un regard averti sur l’environnement qu’ils parcourent. Ces observations mettent en évidence la fragilité du milieu naturel qu’ils traversent et incitent à mener des actions de conservations adéquates. Parmi elles, nous nous attarderons notamment sur la création du premier parc naturel français, né peu après les premières initiatives réalisées outre-Atlantique et près de cinquante ans avant le développement du cadre législatif permettant le développement des parcs nationaux en France. Ainsi, les acteurs des sociétés sportives et touristiques mènent une action avant-gardiste qui contribue à faire évoluer les mentalités sur ces questions. Pour mener à bien ce travail, nous nous appuierons principalement sur les publications des sociétés sportives et touristiques et notamment le Club Alpin Français, le Touring-Club de France ou encore la Société de Spéléologie à partir de leur création (1874 pour la plus ancienne) jusqu’à la Première guerre mondiale.