Chez les oiseaux, l’environnement maternel au moment de la formation de l’œuf joue un rôle clé dans la qualité de l’environnement qui sera fourni aux embryons et la construction du phénotype comportemental. Chez la poule domestique (Gallus gallus domesticus) les facteurs à l’origine de tels effets maternels restent très peu étudiés. Notre objectif était de tester si la qualité de la relation homme-animal peut être à l’origine d’effets maternels. Nous avons soumis un lot de 20 poules à des interactions quotidiennes positives avec l’homme (ex : frapper avant d’entrer dans la pièce d’élevage, se déplacer lentement) (H+) et un lot de 20 poules à des interactions quotidiennes négatives (ex : entrer brusquement, se déplacer rapidement) (H-) pendant 5 semaines. Nous avons observé une réduction des comportements de fuite des poules vis-à-vis de l’homme dès deux semaines de traitement et une meilleure fertilité. Les concentrations en progestérone et en estradiol d’origine maternelle sont significativement plus élevées dans le jaune des œufs H+ que dans le jaune des œufs H-. La motivation à interagir avec les congénères ne diffère pas significativement entre les deux lots. Cependant, seul les poussins du lot H+ discriminent un congénère familier d’un congénère non-familier. Or, la capacité à discriminer des congénères joue un rôle clé dans le bon fonctionnement des groupes sociaux. Ces résultats soulignent la nécessité de mieux comprendre l’influence de la relation-homme animal afin de favoriser l’adaptation des animaux aux conditions d’élevage ou de captivité.