La recherche de la souveraineté alimentaire impacte fortement l’utilisation des terres. Cependant les surfaces à consacrer à la production de vivres varient avec les choix de consommation des populations et les stratégies agricoles. La production de protéines animales est forte consommatrice de terres et ce constat a contraint l’homme à s’interroger sur son régime alimentaire et de consommation de viande. Sur la base des pratiques observées il y a aujourd’hui potentiellement au moins 3 grandes orientations : végétaliens, végétariens, et omnivores. Les choix des régimes végétaliens, végétariens, et omnivores entraînent des besoins de surfaces agricoles respectivement de 0.07, 0.10 et 0.24 hectare par habitant. La surface agricole actuelle de la Guadeloupe est de 50 000 ha, les prévisions de population en 2040 est 430000 habitants. Si on fait l’hypothèse du maintien des surfaces destinées aux cultures d’exportation à leur niveau actuel, soit environ 20 000 ha, seules 30000 ha sont potentiellement disponibles pour les productions vivrières. Dans un tel contexte seule l’orientation « végétalien » permet de converger vers une souveraineté alimentaire. En l’état des connaissances actuelles l’orientation « végétalien » ne serait pas compatible avec le profil du besoin nutritionnel des hommes. L’incorporation de protéines animales et/ou de poisson serait obligatoire. La recherche d’une meilleure efficience dans l’utilisation des surfaces agricoles et des biomasses végétales produites est nécessaire. Plusieurs stratégies permettraient d’y converger : i) développer des systèmes de production de type polycultures-élevage incorporant des cultures alimentaires duales c’est-à-dire dont la biomasse est consommable par l’homme et l’animal ; ii) réduire les gaspillages en recyclant les biomasses non consommées (domestiques et du commerce) en alimentation animale ; ii) repenser une agroforesterie qui tout en préservant les fonctions environnementales et économiques de l’arbre permettrait de valoriser les sous-bois pour les productions alimentaires et industrielles et/ou de remplacer partiellement du bois d’œuvre par des arbres alimentaires.