Impact de la nutrition azotée sur la dynamique de réponse à la sécheresse chez une espèce à croissance rapide : le peuplier
Résumé
Le nombre de dépérissements forestiers et d’évènements de mortalité a considérablement augmenté au cours des 20 dernières années sur l’ensemble du globe, la raison principale étant souvent attribuée à l’augmentation des évènements climatiques extrêmes de type sécheresse et fortes températures. La compréhension des mécanismes et l’identification des seuils physiologiques impliqués dans l’acclimatation et la résilience des arbres à la sécheresse constituent donc un enjeu scientifique majeur, notamment pour l’élaboration de modèles de prédiction du fonctionnement des écosystèmes terrestres. Les rôles des dysfonctionnements hydrauliques et de l’épuisement des réserves carbonées dans la mortalité commencent à être bien décrits chez les arbres en réponse à la sécheresse. Cependant, d’autres contraintes abiotiques ou biotiques peuvent interagir et renforcer les effets de la sécheresse en conditions naturelles. Les effets de ces interactions restent encore très peu documentés. La disponibilité en eau et en nutriments comme l’azote sont les deux principaux facteurs limitant la productivité des forêts. Appliquées séparément, sécheresse et fertilisation azotée conduisent généralement à des réponses physiologiques antagonistes parfois difficiles à hiérarchiser. L’expérience présentée a pour but d’évaluer dans quelle mesure le statut nutritif azoté module la dynamique de réponse à la sécheresse chez les arbres. L’étude a été réalisée à partir d’un dispositif factoriel combinant trois modalités de disponibilité en eau (contrôle, sécheresse modérée, arrêt d’arrosage) et deux modalités de fertilisation (faible dose, forte dose) sur deux variétés de peuplier contrastées pour leur contrôle stomatique. Les effets sur la croissance, sur le fonctionnement hydrique et ses limites, l’embolie, seront ici présentés. Ces données seront par la suite complétées par l’analyse des réserves carbonées et azotées dans les compartiments feuilles, tiges et racines afin d’évaluer la contribution des dysfonctionnements hydrauliques et de l’épuisement des réserves dans la dynamique de réponse.
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