Les pathologies du système articulaire possèdent un impact de plus en plus important sur la population, notamment féminine. Ainsi 45 % des plus de 18 ans connaîtront au moins une pathologie ostéo-articulaire dans leur vie dont 65 % des femmes de plus de 60 ans. Une meilleure modélisation tant morphologique que fonctionnelle est indispensable afin de mieux comprendre le système ostéo-articulaire et ses pathologies. Ceci permettrait d'améliorer les pratiques de prévention, de diagnostic, de thérapie et enfin de suivi du patient. Par ailleurs, il a été prouvé que la génétique ne définissait pas entièrement la forme d'une articulation et qu'il existe une étroite relation bidirectionnelle entre cette dernière et la fonctionnalité de mouvement. Par exemple, les mouvements du foetus sont indispensables pour que celui-ci développe des articulations bien formées ; l'immobilisation d'une articulation risque d'entraîner des dysfonctionnements graves. Les mouvements peuvent également modifier la morphologie d'un adulte. C'est par exemple le cas lors d'un mouvement répété quotidiennement par un manoeuvre et cela peut mener à terme à une pathologie. Réciproquement, la forme contraint fortement les mouvements possibles pour l'articulation, empêchant par exemple des luxations. Cette influence réciproque peut s'établir à plus ou moins long terme pour l'individu (ontogenèse) et l'espèce (phylogenèse), voire induire un changement d'espèce.