La prégnance de la question de la desserte des territoires en commerces et services, en haut de l’agenda politique depuis 40 ans, renvoie à l’évolution de la trame des services aux populations. Suite à une phase de déploiement important après la seconde guerre mondiale, dans une logique d’équité territoriale et de recherche de niveaux d’équipement comparables à ceux des villes, la décennie dix-neuf-cent-quatre-vingts a vu s’amorcer un processus de repli des services dans les espaces ruraux suivant une logique de rationalisation et d’adaptation de l’offre à la demande. Depuis, la carence des commerces et services en milieu rural est régulièrement dénoncée dans les débats. Dans les années deux mille, le compromis entre l’impératif de proximité et la nécessité de rationaliser les services publics et au public est recherché dans la polyvalence et la mutualisation des services sous forme de guichets uniques (relais de services publics, maison des services au public et autres espaces mutualisés) qui se veulent mieux adaptés aux spécificités du terrain. Les mesures s’adaptent progressivement pour tenir compte du vieillissement de la population, de la mobilité croissante des individus, des opportunités offertes par les services à distance. Ces dernières sont toutefois conditionnées par l’équipement des territoires en infrastructures de technologies de l’information et de la communication, qui constituent dorénavant un nouveau chantier national.