Le sens de la pente
Résumé
On vous dira sans doute que Lausanne a bien changé pendant ces 25 dernières années. On vous écrira peut-être qu'elle n'est plus ce qu'elle était, qu'elle a perdu son caractère, son âme, ses quartiers, ses bistrots, sa langue... Je ne réfuterai pas ces arguments, dont je vérifie la justesse chaque jour dans mon propre quartier, racheté par Bernard Nicod, dans les bistrots que je ne fréquente plus et où il n'est plus besoin de "savoir" manger, dans ce langage banalisé que m’empêche aujourd'hui de reconnaître à coup sûr un Lausannois alors que je ne manque pas un Genevois, un Neuchatelois, un Combier ou un Gruyérien. Mais j'en prendrai néanmoins le contrepied pour m'interroger plutôt sur le destin de quelques invariants qui font, me semble-t-il, la ville d'hier et d'aujourd'hui. A rebours d'un certain discours, je vous dirai donc que rien n'a changé, je vous écrirai qu'elle est toujours ce qu'elle était, et je m'inquiéterai même de ce qu'elle est peut-être déjà ce qu'elle sera
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