Cette étude sur la musique de chambre à Angers entre 1864 et 1877 se fixe deux objectifs. Le premier est l’exploration d’un épisode significatif de la vie musicale à Angers qui précède la fondation de l’Association artistique d’Angers à laquelle l’auteur du présent article a consacré un ouvrage. Le second est de promouvoir des recherches sur la diffusion de la musique de chambre dans les régions françaises en s’inscrivant dans le prolongement de l’ouvrage fondateur de Joël-Marie Fauquet publié en 1986 (Les sociétés de musique de chambre à Paris de la Restauration à 1870). Au cours de la période étudiée, soixante-deux concerts sont présentés au public angevin dans une même salle, le même jour à la même heure. Dans ce cadre, trois formations se succèdent. La première, constituée d’artistes locaux, privilégie Mozart, Beethoven, Haydn et Mendelssohn et bannit la voix pour se concentrer sur la musique instrumentale. La deuxième se compose de trois membres du quatuor parisien fondé par Jean-Pierre Maurin, la Société des derniers quatuors de Beethoven. La programmation se fait plus ambitieuse, Maurin privilégiant les derniers quatuors à cordes de Beethoven qui n’avaient probablement jamais été interprétés à Angers. La guerre de 1870 met un terme à cette entreprise. Entre 1875 et 1877, un quatuor de musiciens angevins présente seize nouveaux concerts à la programmation plus diversifiée. Cette analyse de la diffusion de la musique de chambre à Angers repose sur le répertoire des programmes des soixante-deux concerts et sur une documentation (pièces d’archives, annonces et comptes rendus de presse) qui font l’objet d’une publication en ligne sur le site Dezède.