L’usage d’outils numériques nomades dans les cours universitaires depuis la fin des années 2000, non par les enseignants, mais par les étudiants, semble avoir des incidences sur les contours d’une forme académique (Vincent, 1980). Une enquête par entretiens a été menée dans un centred’apprentissage du français auprès d’étudiants internationaux et d’enseignants. Afin d’analyser les données recueillies, nous empruntons le cadre théorique de l’analyse critique du discours (Fairclough, 2013), attentifs aux idéologies qui contribuent à construire un sens aux technologiesutilisées. Notre étude montre que l’apparition de ces usages d’objets numériques personnels questionne cette forme académique, non par une déstabilisation radicale, mais par des « échappées numériques » (Guichon et Koné, 2015) que l’action pédagogique des enseignants s’efforcede réinscrire dans le cadre de la classe. La présentation conclura sur l’intérêt d’une approche sociocritique pour élucider les jeux de légitimité et de relégitimisation qui se nouent autour des usages du numérique en éducation.