Tourismes : De l’hypothèse de l’hybridation à la créolisation
Résumé
La communication s’inscrit dans l’hypothèse d’un dépassement du tourisme à partir des « réinventions et hybridations récréatives et géotouristiques qui font la part belle à l’hétérogénéité des nouveaux lieux mis en tourisme (...) et des nouveaux regards, pratiques et liens qui s’y déploient ».
Elle met en évidence les liens entre les transformations du tourisme et d’autres mouvements : big bang des territoires et des organisations, do it youself, tournant expérientiel, esthétisation (Serroy, Lipovetsky, 2013), artistisation, ludification, néo-situationnisme (Gwiazdzinski, 2013) (…).
Elle intègre les mutations des tourismes dans la réflexion plus large d’un changement de régime, approfondit le concept d’hybridation (Gwiazdzinski, 2016) et explore les conditions de son possible transfert vers le(s) tourisme(s). Entre réel, imaginaire et symbolique, elle nous invite à dépasser le binaire et le statique (tourisme/ordinaire ; touriste/habitant …) en ouvrant le champ des possibles aux porosités, aux passages, au trans et au co pour les acteurs, les espaces, les temps, les organisations et les techniques. Elle propose un glissement vers la « créolisation » (Glissant 1994 ; Gwiazdzinski, 2016) où les éléments hétérogènes cohabitent et « s’intervalorisent » permettant la richesse des combinatoires, l’imprévisible, c’est à dire le réel, « ce que l’on n’attendait pas » (Maldiney, 1994) et la sérendipité voire l’improvisation (Kracauer, 2013) comme valeurs émergentes et moteurs d’innovation.