Si les hoax et informations étranges circulant sur les médias socionumériques lors de catastrophes et accidents à grande échelle (tsunamis, accidents nucléaires, tempêtes, etc) ont fait les choux-gras des journalistes (voir par exemple le recours à la figure du requin frayant dans les rues américaines lors des différentes tempêtes qui ont récemment frappé le pays : http://www.7sur7.be/7s7/fr/2664/Catastrophes-Naturelles/article/detail/1526078/2012/10/30/Un-faux-requin-a-New-York-apres-le-passage-de-Sandy.dhtml), un ensemble de travaux se sont plus sérieusement penchés sur l'émergence de ces informations issues des victimes elles-mêmes. Ces recherches ont mis à jour la variété des usages émergents, pour alerter les autorités (Blackburn, 2011 ; Opsahl, 2010 ; Sakaki & al., 2010), faire remonter des informations du terrain (Fugate & al., 2011 ; Liu & al., 2008), ou encore pour s'organiser entre elles et reconstruire leur cadre de vie commun (Malizia & al., 2010 ; Shklovski& al 2008 ; Wilensky, 2012). Cette information émergente intéresse les pouvoirs publics qui songent à exploiter ses aspects facilitateurs pour la gestion de crise et encadrer son potentiel de désordre (Voir par exemple les intentions du Japon suite à Fukushima : http://www.numerama.com/magazine/23568-le-japon-veut-mobiliser-twitter-en-cas-de-catastrophe.html, ou des États-Unis lors de l'ouragan Sandy : http://www.jolpress.com/ouragan-sandy-twitter-reseaux-sociau x-tweets-facebook-frankenstorm-article-814535.html). Notre communication propose de rendre compte des enjeux de cet emploi des médias socionumériques à travers le cas d'un projet de recherche visant à concevoir un outil de filtrage des informations circulant dans ces espaces dans le contexte de situations post-accident nucléaire. L'outil sera destiné à accompagner les victimes pendant la phase de résilience, période à durée indéterminée s'étendant de la fin des émissions polluantes à la reconstitution d'un cadre stable de vie en société.