Sur les côtes à falaises rocheuses exposées aux houles de tempêtes, les vagues peuvent générer des dépôts de blocs supra-tidaux communément appelés CTSDs (pour « cliff-top storm deposits » dans la littérature anglo-saxonne). Leur disposition prend en général la forme d’amas ou de remparts le long du sommet des falaises ou plus en arrière sur leurs plateformes sommitales. Cette étude porte sur la distribution et la morphologie des dépôts grossiers de tempêtes (25,6cm ≤ l ≤ 820cm) qui se trouvent sur le sommet des falaises de la péninsule de Reykjanes, au sud-ouest de l’Islande. Les 40 km de linéaire côtier sur lesquels se basent ces travaux sont majoritairement constitués de falaises taillées dans des coulées de lave basaltique dont les âges sont respectivement compris entre 14500 et 800 ans. Les vagues, engendrées par les dépressions atlantiques, atteignent régulièrement des hauteurs voisines de 15 mètres dans ce secteur, tandis que la probabilité d’occurrence passée et actuelle d’un tsunami est négligeable. Au cours des mois d’avril, mai et juin 2014, 35 accumulations de blocs supra-tidales ont fait l’objet d’observations de terrain et de relevés topomorphologiques. Leur analyse montre que l’altitude du sommet des falaises n’est pas un facteur contraignant à la formation dépôts de blocs supra-tidaux sur la péninsule de Reykjanes. En effet, un barrage de blocs est situé en retrait des falaises de roche cohérente les plus hautes du secteur, à la pointe de Skarfasetur. Au contraire, la structure lithologique des coulées de lave a une importance prédominante dans la formation et la disposition de ces accumulations.