La connaissance des meules antiques a énormément progressé, cet obscur objet d’un déplaisir scientifique avéré il n’y a pas seulement dix ans, a eu droit à des yeux de Chimène et s’est confirmé d’une première importance. Les corpus rassemblés ont permis de dégager des chronotypologies suffisamment précises pour que le simple examen d’une pièce permette d’en cerner une datation. Le découpage artificiel des disciplines n’a pas abouti aux mêmes fruits pour la période ultérieure. Lors même que les sites de production et d’utilisation ont tout autant été fouillés, et que la documentation écrite offre des informations à foison, et alors que l’évolution de ce « matériel ingrat » a été bien plus spectaculaire durant la période médiévale, l’information reste parcellaire et éclatée. À partir de fouilles de meulières et des corpus mobiliers et textuels, les auteurs de cette communication proposent une première synthèse destinée à dégager les principales lignes de force des outils de mouture entre le Ve et le début du XVIe s.