Cet article focalise l’attention sur des formes d’agriculture novatrices qui sont celles de l’agriculture urbaine (AU), en particulier les jardins partagés. Il s’agit d’investiguer à la fois les modèles de production en ville et les modes de consommation complémentaires ou alternatifs au modèle dominant. Les jardins partagés sont effectivement en train de se répandre dans la majorité des villes. Cultiver en ville n’est pas un phénomène récent; mais par rapport au passé, les motivations des acteurs ainsi que les politiques mises en place pour la promotion de jardins dans les espaces intra et périurbains diffèrent. J’approfondirai l’hypothèse que les inquiétudes ou les désirs des acteurs en relation avec la façon de produire et de consommer les aliments et d’habiter la ville, sont à l’origine des jardins partagés contemporains. Ces espaces sont des éléments multifonctionnels de la ville, qui produisent de nouvelles relations entre les acteurs et de nouvelles pratiques agro-alimentaires et qui donnent lieu à des nouvelles formes d’identités individuelles et collectives.