Une analyse effectuée à partir des données du Registre du Rhône des victimes du Rhône d'accidents de la circulation routière, porte sur les évolutions dans l'épidémiologie des traumatismes crâniens consécutifs à un accident de la route. En 2002, le Président de la République a décidé d'ériger la sécurité routière en grande cause nationale. Dans ce cadre, une mesure importante est mise en place, « le contrôle sanction automatisé » (CSA). L'objectif de cette analyse est d'étudier les changements dans l'incidence et la mortalité des traumatismes crâniens, sur deux périodes de six années autour de l'année 2002. La définition retenue pour le traumatisme crânien (TC) est « une atteinte à la tête de niveau AIS 2 ou plus ». Le registre observe une diminution de 21% de la fréquence des accidents de la route entre les deux périodes 1996-2001 et 2003-2008 (de 64 312 victimes à 50 746) et de 25 % de l'incidence, toutes gravités confondues (de 6 804/1 000 000 à 5 095/1 000 000). Pour les traumatismes crâniens, la réduction de l'incidence est encore plus prononcée : -42% entre les deux périodes (de 588/1 000 000 à 339/1 000 000). Cette étude montre que la diminution d'incidence est moins marquée chez les traumatisés crâniens séÏres (AIS 4-5), où elle n'est que de 21%. Le taux de mortalité consécutif à un traumatisme crânien a baissé de 56%. La réduction du nombre de victimes présentant un traumatisme crânio-encéphalique a surtout concerné les occupants de voitures et les victimes qui décèdent. L'incidence a diminué de 43% en moyenne pour toutes les tranches d'âge de 10 ans inférieures à 60 ans. La baisse est plus faible pour les victimes âgées de 60 ans et plus. Après ajustement sur l'âge, le sexe, le type d'usager et la séÎrité des lésions à la tête et sur les autres régions, un modèle de régression logistique a mis en évidence un effet protecteur de la période récente sur le risque de décès après un traumatisme crânien. Les réductions importantes de l'incidence, de la gravité et de la mortalité des TC comparées à l'ensemble des victimes, ont principalement concerné les occupants de voiture. Ces résultats sont à attribuer à l'amélioration des standards de soin, de la sécurité primaire des voitures et des infrastructures. Cependant, les diminutions importantes obserÎes en France comparées aux autres pays développés sur les mêmes périodes, suggèrent que les effets sont grandement attribuables aux changements de comportement des usagers sur les routes, induits par les renforcements législatifs. Les groupe à risque de TC sont maintenant les utilisateurs de deux-roues (motorisés ou non) et les personnes de plus de 60 ans.