Si la fondation grecque de Marseille est bien connue, l'impact de cette dernière sur les populations locales n'a été abordée que récemment par les spécialistes. Ceci s'explique par l'étendue de la ville actuelle, qui a détruit beaucoup de vestiges, et par la difficulté pour les archéologues protohistoriens de reconnaître la culture celtique méridionale avant que celle-ci n'évolue au contact des Grecs. C'est dans ce contexte que s'inscrivent les travaux menés par le Centre Camille Jullian. Sur la base de données de prospections menées aux marges de la cité phocéenne et dans les massifs environnants, différentes occupations ténues correspondant sans doute à des fermes celtiques ont été identifiées,.Deux d'entre-elles ont pu faire l'objet de fouilles (CCJ-SRA). Le mobilier et les structures mis au jour attestent l'existence de petites habitations en matériaux périssables, d'agriculteurs et sans doute d'éleveurs qui ont vu débarquer des Grecs aux alentours de 600 av.J.-C. À peine deux générations plus tard le mode d'habitat des Celtes méridionaux évolue, et ce sont de petits sites de hauteur fortifiés qui caractérisent alors le peuplement "indigène" de la Provence. La fouille menée à Marseilleveyre a permis de mettre au jour une grande quantité d'amphores archaïques, qui témoignent du fameux goût des Celtes pour le vin, mais aussi de nombreux charbons de bois. Ces derniers vont être analysés dans le cadre de l'ATRI ForHuMM avec différents spécialistes d'AMU afin de déterminer plus précisément l'impact de l'anthropisation d'une zone méditerranéenne il y a de cela 26 siècles. La maison, construite en matériaux périssables n'a laissé que peu de restes lisibles. En revanche, son implantation livrera d'importantes informations sur le couvert végétal avant l'implantation des Grecs.