La caractérisation expérimentale d’un champ de pression pariétale dans un écoulement turbulent nécessite généralement une instrumentation lourde, typiquement constituée d’antennes de microphones affleurants. La complexité spatiale du champ se traduit par un spectre en nombres d’ondes très large, nécessitant une densité de capteurs importante. Une estimation correcte des bas nombres d’ondes, ou part acoustique du champ, nécessite également une forte densité de capteurs pour limiter les effets de repliement. De manière alternative, la part acoustique du champ peut être reconstruite à partir de mesures vibratoires: la structure se comporte alors comme un filtre anti-repliement dans le domaine des nombres d’ondes, et permet d’obtenir un meilleur rapport signal à bruit et de relâcher les contraintes d’échantillonnage spatial. La séparation et l’extraction de la composante acoustique habituellement noyée dans la composante hydrodynamique peuvent ainsi être effectuées et offre la possibilité d’utiliser directement le champ reconstruit pour, par exemple, faire de la localisation de source. ăUne mise en œuvre expérimentale d’un système quasi-1D placé dans une veine d’essai est proposée afin de montrer la sensibilité de la méthode aux excitations acoustiques de faibles amplitudes et de mettre en évidence les effets de filtrage spatial longitudinaux et transverses du système sur l’excitation turbulente.