Alors que la société de l’information devient réalité, que multimédia et réseaux se développent dans les établissements scolaires, que leur usage se banalise dans tous les actes de la vie quotidienne, toute une réflexion se met en place autour du thème de la maîtrise et de la culture de l’information : Quelle place accorder à l’outil numérique dans ce contexte ? Pour quels usages ? Quelle(s) formation(s) à l'information mettre en place ? Avec quel projet de société ? Le risque comme le remarque fort justement Odile Chenevez dans un numéro récent des Cahiers pédagogiques, est que l’école ne réduise l‘usage de ces outils à ce que « l’école traditionnelle (…) sait déjà faire : la recherche documentaire ». Ces interrogations sont depuis longtemps celle des documentalistes des centres de documentation et d’information (CDI), dont une des missions essentielles, telle qu’elle a été définie par la circulaire de 1986 (toujours en vigueur ), est l’initiation de tous les élèves à la recherche documentaire. Les TIC apportent une toute autre dimension aux activités documentaires : qu’elles soient introduites comme un outil d’autoformation ou comme un simple outil au service de l’enseignement, elles affectent les élèves dans leur rapport aux informations et au savoir, dans leur rapport à la spatialité et à la temporalité, et elles influent sur les rôles des enseignants et des documentalistes. Préparer les élèves à s’insérer dans la société de l’information, c’est non seulement mettre à leur disposition et leur faire découvrir les différents modes d’accès à l’information, mais c’est aussi et surtout les éduquer à une pensée critique. Cet article propose une réflexion générale autour du thème de la maîtrise et de la culture de l’information en se centrant plus particulièrement sur l’évolution de ces concepts, parallèlement au développement des TIC. A partir de quelques recherches traitant des pratiques documentaires et informatives en CDI, il aborde plus spécifiquement la question des apprentissages numériques, libres et accompagnés : Les technologies peuvent-elles être un outil d’autoformation ? Pour quels élèves ? Remettent-elles en cause le rôle de médiation du documentaliste ou au contraire le renforcent-elles ? En conclusion, des perspectives d’évolution possibles sont envisagées, tant au niveau de l’usage des outils que des pratiques enseignantes.