Donner sa langue au sourd.
Résumé
Qu'est-ce qu'une « voix intérieure » pour un sourd ? Comment se « parle » celui qui n'entend pas ? Nous avons interrogé 53 personnes sourdes, devenues sourdes et malentendantes. Selon leurs propos, il y a une pensée (« je pense, je visualise »), une image (« des phrases, mots, images dans la tête »), une parole (« je me parle » ; « j'entends des bruits dans ma tête » ; « c'est comme une voix imaginaire » ; « une parole "dedans" »), un silence (« le silence » ; « pensées, rêveries »), un signe (« je me signe » ; « dans la tête, c'est de la langue des signes » ; « j'ai une parole intérieure faite de phrases et d'images et une parole visuelle faite de langue des signes française »), une écriture (« des MSN » ; « parfois ce sont des mots, parfois ce sont des images »). La variété de ces témoignages sur une question si rarement abordée par la recherche peut sembler surprenante et inattendue de la part de la population enquêtée. Mais, de quelle nature est cette « verbalisation interne » ? Qui parle ? Quel est l'espace où nait la parole ? Tant de questions sans réponse... et si nous donnions la langue au sourd ?
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Donner sa langue au sourd. Mélanie Hamm. 2016.pdf (377.19 Ko)
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