Le développement du tourisme chinois est de plus en plus visible. Il suscite la convoitise des collectivités territoriales, mais demeure assez peu étudié au niveau des pratiques de plage. Ces dernières ont suscité quelques travaux en langue française, en particulier sur des aspects de géographie culturelle, au travers d’exemples européens et américains (Jaurand, 2005 ; Coëffé, 2010), chinois (Taunay, 2010), mais aussi vietnamiens (Peyvel, 2008). L’apparition médiatique sur l’internet français et chinois, à l’été 2012, de la pratique du « facekini », protection intégrale par rapport au soleil, pose la question de la spécificité des pratiques de plage chinoises, sur lesquelles cette communication propose un nouvel éclairage. Les pratiques de la plage en Chine sont elles vraiment différentes de celles rencontrées ailleurs dans le monde ? Peut-on observer des singularités ? Nous faisons ici l’hypothèse que ce n’est pas autant les pratiques qui sont spécifiques que la manière dont elles s’organisent ainsi que leur importance relative dans la fréquentation de la plage. Cette réflexion passe d’abord par une interrogation sur les types de pratiques existants sur les plages chinoises et sur leur popularité qui leur donne une importance plus ou moins grande dans l’agencement des pratiques de plage. Il s’agit ensuite de voir que ce sont peut être les rythmes de la fréquentation qui sont originaux. Enfin, il est probable que la répartition spatiale des pratiques sur la plage chinoise participe elle aussi à générer une image originale au regard des situations observées en Europe. Pour vérifier ces hypothèses formulées lors d’une première mission effectuée en 2013, il a fallu dresser un protocole d’observation permettant de valider ou d’invalider ces réflexions. C’est ce protocole, ainsi que quelques résultats de la campagne réalisée en novembre 2014 sur la plage tropicale de Dadonghai, à Sanya sur l’île d’Hainan, que nous présentons dans cette communication.