Le pluralisme religieux, de parent pauvre et négligé qu’il était dans le concert des principes démocratiques, est en passe de devenir, outre le pendant incontournable de la liberté religieuse, un étalon d’effectivité démocratique depuis le début des années 2000 . Cette constatation vaut pour l’ensemble des pays voisins, mais elle paraît particulièrement incongrue à prétendre pour la France, patrie de l’unicité et de l’indivisibilité laïque. Dans ce pays, le pluralisme religieux existe de facto comme un simple résultat mécanique de la laïcité juridique. Il peut cependant prendre le chemin de la consécration constitutionnelle et .se proposer comme nouveau principe avec ceux aussi vénérables de neutralité ou de séparation ? Demain, son importance normative ne les aura-t-il pas égalisées, en réunissant les valeurs encore éparses et pour l’instant non contraignantes de fraternité, de tolérance et de diversité?