Entre 1999 et 2002, Jean Arlaud et Annie Mercier ont filmé une cour de réhabilitation et de décoration de camions au Pakistan. Dans ce pays économiquement pauvre les sommes investies dans la décoration de ces camions (1/3 du coût total) avaient évoquées à Jean Arlaud la question de la part maudite. Le film Touchez pas au malang a résulté de cette recherche. Comme dans chaque film de sciences sociales, le montage est l’étape au cours de laquelle il faut faire les choix difficiles entre esthétique cinématographique et explicitation scientifique. En effet, en fonction du public, ce qui est donné à voir n’est pas forcément donné à décrypter. En 2004, Jean Arlaud et moi avons décidé de réaliser un DVD vidéo. En effet, par l’interactivité, ce type de DVD permettait d’associer de façon créative plusieurs films. Comme, en leur temps, André Leroi-Gourhan et Georges Henri Rivière s’étaient inspirés des vitrines de Noël des grands magasins pour présenter au public le fonds du Musée des Arts et Traditions Populaires, nous avons décidé de nous inspirer des spécialistes des DVD : Hollywood. Ainsi, à partir des rushes exclus du film, nous avons réalisé un making of qui présente le travail de terrain et la démarche scientifique. Nous avons également monté deux courts-métrages ethnographiques qui mettent en évidence deux axes principaux du film : la construction d’un camion et les rituels associés à la protection des camions. La réalisation de ces court-métrages nous a amenés à réduire de 30 mn la durée totale du film. En effet, des séquences ethnographiques avaient été initialement montées, mais elles ralentissaient le film. La présentation de ce DVD vidéo vise à mettre en évidence différentes façons de présenter et d’associer des images de terrain afin de satisfaire à la fois au langage cinématographique et à la rationalité scientifique.