Biogéochimie isotopique et anthropologie biologique : reconstitution des modes de vie du passé
Résumé
Partagée entre les sciences naturelles et les sciences humaines, l’anthropologie biologique s’intéresse à la diversité et à l’évolution des groupes humains passés et actuels dans ses composantes physiques, biologiques mais également culturelles. A ce titre, l’alimentation mais également la mobilité des sociétés anciennes constituent deux thématiques de recherche pour lesquelles l’analyse du contenu chimique des fossiles peut apporter des informations complémentaires en regard des études portant sur les contextes archéologiques (environnement, faune, mobilier) ou sur d’autres données biologiques (morphologie, lésions osseuses et dentaires, ADN). Parce que les tissus osseux et dentaires enregistrent dans leur composition la nature des éléments à partir desquels ils se synthétisent et, aussi parce que, depuis maintenant plus de trente ans, le développement instrumental autorise l’analyse du contenu chimique des fossiles avec fiabilité et rapidité, il est maintenant possible de d’inférer sur l’histoire de la gestion des ressources alimentaires et les pratiques alimentaires qui y sont associées, sur les états de santé ainsi que sur la présence de sujets allochtones, la mobilité à court terme des individus et la dynamique démographique des populations. Après un bref historique sur le développement des analyses biogéochimiques, ce chapitre décrit, d’une part, les tissus fossiles analysés et le cadre d’interprétation des signatures des isotopes stables, et d’autre part, sans être exhaustif tant la littérature dans ce domaine est abondante, les applications les plus significatives ainsi que l’intérêt et les limites de cette approche en anthropologie.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
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