Transgression photographique: Alix Cleo Roubaud ou comment photographier la mort
Résumé
Méduse représente l’autre qu’il n’est pas possible de voir sans perdre sa forme première (sans se solidifier) et anticiper sa propre mort. Voir Méduse, c’est mourir par le regard. C’est un mythe qui énonce un interdit de la culture occidentale : interdit de voir les choses en face. Or c’est une interdiction à laquelle le photographe est toutefois, presque systématiquement confronté.
C’est le cas d’Alix Cléo Roubaud qui était photographe et malade, hantée par la mort. Elle affronte constamment son propre regard dans des autoportraits photographiques qui la montrent souvent face à un miroir. Elle produit une photographie tentée par l’au-delà du voir. Une photographie scrutative et risquée où « tout ce qu’elle attrape, êtres et choses et le photographe avec, est boojum » comme l’indique Jacques Roubaud (son mari) citant The Hunting of the Snark de Lewis Carroll. Une photographie où chasseur et chassés sont voués à disparaître.
Cet article étudie une photographie d’Alix Cléo Roubaud et observe cette idée d’une transgression photographique qui consiste à « voir qu’en même » ce qu’il est trop dangereux d’entrevoir. Il présente une photograhie transgressive, capable de voir au-delà du voir. Une photographie trop ou pas assez lumineuse, qui prend le risque de n’être, presque plus, de la photographie.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
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