A l'initiative de VNF (Voies Navigables de France) et avec l'aide du fonds européen de développement régional (FEDER) pour le fleuve Rhône, un programme de recherche visant la flotte fluviale de transport de marchandises a été mené de 2013 à juin 2015 (30 mois) pour évaluer d'une part les émissions polluantes et d'autre part, les potentiels de gains en consommation de carburant des unités actuelles, par amélioration des systèmes de propulsions existants ou par utilisation d'énergies alternatives au pétrole. La question se pose en effet de l'impact environnemental du transport fluvial alors qu'il connaît à nouveau depuis les années 1990 une phase importante de croissance. Par nature, la voie d'eau bénéficie d'avantages indéniables : l'embarquement de grandes quantités de marchandises permet de réduire la consommation d'énergie rapportée à la tonne transportée, de diminuer les coûts et de réduire le trafic routier. Mais il apparaît une distorsion importante entre mode routier et mode fluvial en matière de réglementation sur les limites d'émissions polluantes au niveau des échappements des moteurs diesel qui équipent l'un et l'autre mode : les camions sont actuellement soumis à la norme Euro VI qui impose les traitements les plus poussés du marché pour réduire en ligne à la fois les oxydes d'azote (NOx par technologie SCR) et les particules (par filtre auto-régénéré) ; à l'inverse, les moteurs diesel de propulsion pour le fluvial ou le maritime ne sont soumis aux premières limites peu contraignantes que depuis 2007 voire 2009 pour les plus puissants, ce qui signifie, étant donné la durée de vie importante de ce type de moteur de forte cylindrée, que la plupart des navires et unités fluviales actuellement en service n'ont pas de traitement des gaz et sont susceptibles d'avoir un impact important sur la qualité de l'air malgré leur faible nombre.