La chute des personnes âgées constitue une question majeure dans le champ gérontologique et gériatrique. En effet, les professionnels de santé et du secteur médico-social se doivent d’éviter, autant que faire se peut, que se produise un tel événement traumatique, cause de souffrances tant sur le plan physique que psychologique. A cette fin, diverses recommandations et référentiels de bonnes pratiques ont été élaborés par et pour ces professionnels afin de mieux cerner les facteurs de risques de chute et de développer des stratégies d’action appropriées. Jusqu’à présent, les réponses techniques et humaines ont été utilisées de concert pour permettre de préserver au mieux l’autonomie des personnes. Mais le développement de techniques nouvelles basées sur les « nouvelles technologies » semble quelque peu bouleverser cet équilibre entre l’humain et le non-humain et interroge grandement quant au respect des droits et libertés fondamentaux des personnes âgées. Notre étude se propose d’analyser la façon dont les acteurs intervenant auprès des personnes âgées composent avec ces problématiques nouvelles et accueillent plus ou moins favorablement les objets connectés dans leurs actions de prévention des chutes. S’agit-il de poursuivre la complémentarité des actions ou de céder à une concurrence de modèles ? S’agit-il de céder aux facilités offertes par l’outil connecté, voire aux chants des sirènes publicitaires, au risque de malmener les droits et libertés des personnes âgées ? S’agit-il prioritairement de répondre aux inquiétudes des familles et aux facilités de gestion d’un service, ou de véritablement respecter la volonté de la personnes âgée ? Pour répondre à ces questions, nous nous proposons : - d’une part, d’étudier la littérature spécialisée et le contenu des guides de bonnes pratiques diffusés auprès des professionnels du secteur médical et médico-social ; - d’autre part, d’analyser la réception de ces recommandations par des professionnels de terrain grâce à une série d’entretiens menés à Saint-Etienne auprès de médecins hospitaliers, de médecins libéraux, de directeurs d’établissements pour personnes âgées dépendantes, et d’une association d’aide à domicile qui est un acteur majeur du secteur sanitaire et social de la Loire.