INTRODUCTION - Le cortisol est un marqueur possible du stress induit par l'exposition au bruit. Il pourrait être un facteur intermédiaire dans la relation entre l'exposition au bruit des transports et la survenue de pathologies cardiovasculaires. Cependant, les études sur le sujet sont peu nombreuses. OBJECTIF - L'objectif de notre étude est de rechercher l'existence d'une association entre la concentration de cortisol salivaire et l'exposition au bruit des avions chez des riverains des aéroports français. MÉTHODES - 1244 riverains des aéroports de Paris-Charles de Gaulle, Toulouse-Blagnac et Lyon-Saint-Exupéry ont répondu à un questionnaire décrivant leurs éventuels troubles de santé supposés en lien avec le bruit (perturbations du sommeil, pathologies cardiovasculaires, troubles anxio-dépressifs et gêne due au bruit des avions). Ils ont également préleÎ un échantillon de leur salive au lever et au coucher (la sécrétion physiologique de cortisol étant maximale entre 6h et 8h du matin, diminuant ensuite pour être presque nulle vers minuit). La concentration en cortisol de ces prélèvements a été déterminée par technique immunoenzymatique. L'exposition au bruit des avions au domicile des participants a été estimée à partir des cartes de bruit produites par les aéroports. Des modèles de régressions linéaires ont été ajustés sur le logarithme de la variation horaire du cortisol avec prise en compte de facteurs de confusion potentiels. RÉSULTATS - Une baisse significative de la variation horaire du cortisol a été obserÎe lorsque l'exposition au bruit des avions augmente de 10 dBA (0,90, IC95%=0,74-1,00). DISCUSSION - La présente étude suggère une variation nycthémérale du taux de cortisol moins prononcée chez les individus les plus exposés au bruit des avions. Ceux-ci réguleraient donc moins bien leur sécrétion de cortisol, signature d'un stress généré par leur exposition au bruit des avions. Ces résultats restent cependant à être confirmés par des études de plus grande ampleur.