L'objectif de cette étude était d'explorer le retentissement d'un traumatisme crânien à moyen terme sur la victime d'accident de la route. Pour cela, les données de la cohorte ESPARR ont été analysées. La cohorte ESPARR est une cohorte de victimes d'accidents corporels de la route qui a été suivie pendant 5 ans. Deux populations de victimes ayant eu uune lésion à la tête sont considérées: d'une part, les traumatisés crâniens légers (AIS=2) de la cohorte ESPARR , d'autre part les victimes ayant eu une lésion mineure à la tête de type abrasion cutanée, ou contusion cutanée (AIS=1); ces victimes ont été comparées à un autre groupe de blessés légers de la cohorte n'ayant pas eu de traumatisme crânien, considéré comme population témoin. L'état de santé des traumatisés crâniens légers est, à tous les suivis, moins bien récupéré que celui du groupe de blessés légers de comparaison ; ce groupe est caractérisé par la persistance de troubles psycho-cognitifs (essentiellement des troubles de la concentration et de la mémoire). Ces troubles affectent d'une façon durable (sur les 5 ans de suivi) la vie sociale et familiale d'une grande partie d'entre eux (25% vs 10%), alors que la vie professionnelle n'est pas plus perturbée à 5 ans que celle de la population de comparaison. Ce groupe souffre un peu plus que la population de comparaison de dépression nerveuse à 5 ans. Il juge sa qualité de vie à 5 ans comme étant ni bonne ni mauvaise. Les blessés de la tête sans traumatisme crânien (AIS=1) ont un devenir après l'accident de la route très semblable à celui des blessés légers sans lésion à la tête ; que ce soit en termes de qualité de vie ou en termes de dépression, une lésion mineure à la tête n'est pas un facteur explicatif d'une dégradation de la qualité de vie après l'accident.