Contexte : la conduite automobile est une activité complexe qui requiert, en plus des capacités sensorielles et fonctionnelles de l'appareil locomoteur, des capacités cognitives qui peuvent diminuer avec l'âge et perturber la conduite automobile. En France où il n'existe pas de procédure spécifique de suivi des conducteurs âgés, les médecins ont une obligation de conseil en matière de contre-indications médicales à la conduite. Or ils ne disposent pas d'outils cognitifs validés leur permettant d'apprécier les répercussions éventuelles des troubles cognitifs sur l'aptitude à la conduite automobile. Objectifs : étudier la faisabilité par les médecins et l'acceptation par les conducteurs âgés d'un protocole permettant de détecter des déficits cognitifs pouvant perturber la conduite automobile. Méthodes : 92 médecins généralistes tirés au sort sur des listes professionnelles ont accepté de participer à l'étude. Ils ont inclus 541 conducteurs âgés de 70 ans ou plus. Les médecins ont proposé à leurs patients un questionnaire de mobilité routière, deux tests cognitifs, le TMT A et B et le test des Codes de Wechsler, l'échelle des 4-IADL et le test de Up and Go. Résultats : les outils cognitifs proposés ont été jugés satisfaisants quant à leur faisabilité (75 à 99 % selon le test jugé) et à leur utilité clinique (83 à 86 % selon le test). Une bonne validité de la passation des tests cognitifs a été observée et 70% des médecins se sont déclarés prêts à utiliser ce protocole dans leur pratique courante. Conclusion : au final, ces résultats montrent la faisabilité par les médecins et l'acceptation par les patients d'un protocole permettant de détecter des déficits cognitifs pouvant perturber la conduite automobile chez les conducteurs âgés.