Les interfaces environnement/santé font depuis quelques temps irruption dans l’espace public et sont porteuses de multiples enjeux sociaux et sanitaires. Nombreux sont en effet les facteurs naturels et anthropiques (changements climatiques, pollutions, urbanisation, mobilités humaines et animales,…) qui impactent fortement la santé des populations. La question des maladies vectorielles transmissibles est une bonne illustration de ces différents aspects de l’interface environnement/santé. Par exemple, la diffusion récente de l’aèdes albopictus dans le sud de l’Europe, et en France sur la façade méditerranéenne ne laisse pas indifférentes les autorités sanitaires. Il s’agit en effet d’un moustique très anthropophile qui s’acclimate très bien dans des environnements à forte densité humaine. Il peut être le vecteur d’arboviroses comme le chikungunya (épidémie de la Réunion en 2005/2006) ou la dengue (qui sévit régulièrement dans les départements français des Antilles). En nous appuyant sur des travaux réalisés à l’île de la Réunion en 2007 et sur des entretiens menés au cours du 2ème semestre 2011 à Nice auprès de médecins, de pharmaciens et de la population niçoise notre intervention abordera la question de la relation environnement - santé. En effet dans les deux cas les habitants de ces territoires étaient accoutumés à la présence des moustiques mais le lien entre le vecteur et la maladie n’était plus envisagé. Nous souhaitons dans cet exposé examiner les interfaces qui président à la relation nuisance/maladie, mais aussi décliner notre propos autour de questions portant sur la dualité connaissance biomédicale / profane, milieu de vie/ nature et relation soignant/soigné. Cette présentation permettra de discuter la limite entre deux systèmes de savoirs et la capacité à échanger dans un contexte de changements de paradigmes environnementaux. Consultable sur : http://www.shs-conferences.org/articles/shsconf/pdf/2012/03/shsconf_liens2012_02006.pdf